Dans ce second épisode de notre podcast « Conversations Musicales », nous avons tendu le micro à un artiste pour qui la platine vinyle est autant un instrument qu’un objet de contemplation. Champion du monde DMC en 2012, Johan – alias DJ Fong Fong – partage avec Éric son rapport au son, son parcours dans l’univers du scratch et ses impressions d’écoute sur trois installations de platines vinyles aux profils contrastés.
DJ Fong Fong : une vie de scratch, entre virtuosité et écoute
Une passion née d’un son
Le voyage commence par une anecdote fondatrice. Adolescent, Johan écoute du rap français. Dans les refrains, une sonorité étrange retient son attention. « Je me demandais : mais comment ils font ce son ? » se souvient-il. Le déclic viendra chez un ami, en découvrant pour la première fois une platine vinyle en action : « J’ai entendu le fameux « wiki wiki », et là j’ai compris. C’est ça, c’est ça qu’il me faut. »
Éric rebondit : « À l’époque, sans Internet, il fallait vraiment chercher. Tu entres dans l’univers du scratch à la dure. Aujourd’hui, un clic suffit. »
Ce goût de l’effort, Fong Fong le cultive dès ses débuts. Il travaille en intérim pour s’offrir son premier matériel. Les heures de livraison sont suivies par d’autres, tardives, à s’entraîner dans sa chambre. Une discipline, un métier, une vocation.
« C’est une vraie routine de sportif de haut niveau. Je me levais, je buvais mon thé, je m’entraînais. Tous les jours. Pendant quatre mois. »
Écoutez le deuxième épisode du podcast d’Eric, Conversations Musicales avec notre invité DJ Fong Fong
Le scratch comme langage

Platine vinyle Pro-Ject BT1 EVO connectée à un ampli Cambridge Audio et des enceintes Dali.
Dans cet art aux marges du musical et du technique, Fong Fong excelle. Il parle du scratch comme on parle d’un idiome. Il en décrit les figures – le « triple loots », qu’il évoque en riant, ou sa propre invention, le « Jackhammer », un geste percussif inspiré des anciens et repensé à sa manière.
Éric observe : « Comme au patinage artistique, on reconnaît un style. Et dans ton cas, on reconnaît ta signature. »
L’invité confirme avec fierté : « C’est ce qu’on me dit parfois. Tu scratches toujours pareil. Eh bien, moi, ça me fait plaisir. Ça veut dire que j’ai une identité. »
Il y a chez Fong Fong une recherche constante de musicalité, au-delà de la seule performance. Il rappelle que le scratch peut vite devenir « du bruit » si l’on oublie l’émotion.
« On a eu des années où c’était juste de la technique. Moi je veux qu’on dise : c’est joli. Il faut que ça reste de la musique. »
La platine vinyle comme objet et comme instrument
Si la platine est un outil dans ses mains d’artiste, elle est aussi pour lui un objet sensible, presque intime. « On a envie d’appuyer sur des matériaux de qualité », confie-t-il. Éric acquiesce : « Aujourd’hui, les gens reviennent vers le vinyle. Pour le son, certes, mais aussi pour l’objet. Une belle platine, c’est un plaisir visuel. Un peu comme une pochette de disque qu’on garde en tête. »
L’anecdote résonne. Fong Fong se souvient : « Quand je mixais, ce n’est pas le titre que je retenais, mais l’image de la pochette. C’est elle qui me guidait vers le bon morceau. »
Trois installation avec platine vinyle : réactions en écoute
Vient alors le moment clé de l’épisode : l’écoute en conditions réelles. Trois set-ups, trois approches du vinyle, trois expériences sensorielles.
1. L’écoute audiophile classique : la platine vinyle en usage ordinaire

Avec la démonstration de la Pro-Ject T1 EVO BT, DJ FOng Fong partage ici son rapport charnel à la platine vinyle.
Composé de la platine vinyle Pro-Ject T1 BT EVO, d’un ampli Cambridge Audio CXA81 MKII et des enceintes passives colonne DALI Oberon 5, ce premier système mise sur la neutralité et l’élégance.
Fong Fong choisit d’y écouter Miles Davis. « Blue in Green », murmure-t-il.
« On est presque dans la pièce avec eux », dit-il à la fin de l’écoute.
Éric rebondit : « Ce que tu ressens là, c’est exactement ce que recherchent nos clients : une présence. » Le son est jugé chaleureux, précis. Le DJ se dit séduit par l’équilibre global. « Carrément utilisable pour bosser. »
2. L’écoute Bluetooth : la platine vinyle en usage sans fil

Dj Fong Fong partage un morceau de Miles Davis sur le platine vinyle Sonoro PLATINUM Automatic EAS émettant le son en Bluetooth vers une chaîne HiFi.
Le second set-up introduit une flexibilité moderne. La platine vinyle Sonoro PLATINUM Automatic EAS émet en Bluetooth vers un système compact. Fong Fong reste curieux, un brin sceptique.
« Je valide. C’est propre. Ça perd peut-être un peu, mais franchement, en contexte quotidien, ça fonctionne très bien. »
Il évoque même les usages concrets : « Quand on fait le ménage, c’est parfait. » Et de rire avec Éric : « Un vinyle pour passer l’aspirateur… mais avec style. »
Il note aussi la qualité de finition de la Sonoro. « C’est sobre, c’est fin. Elle me plaît vraiment. »
3. L’écoute en réseau WiFi sur une platine vinyle
Place au troisième univers : celui du multiroom. La platine vinyle Yamaha MusicCast VINYL 500 transmet en WiFi à toute la maison.
« C’est fou. Le vinyle devient nomade chez soi. Tu poses le disque et tu t’en vas, la musique te suit. »
Fong Fong s’émerveille de cette liberté nouvelle. « C’est un concept. On pourrait imaginer un DJ invisible, planqué quelque part, qui fait bouger la soirée. Où est le DJ ? »
Quand Éric lui propose de scratcher en WiFi, le DJ sourit : « Je n’ai jamais fait ça. Allez, on tente. » L’expérience se révèle amusante mais imparfaite. « Il y a de la latence, c’est sûr. Ce n’est pas pour la performance, mais pour l’écoute, c’est top. »
Le vinyle : de la scène à l’intime
Fong Fong le reconnaît : s’il ne travaille plus avec des vinyles en compétition, il continue à les chérir. Il en a vendu beaucoup, mais il en garde quelques-uns, précieux. « Ce sont mes souvenirs. Je n’ai pas envie de tout lâcher. »
Son matériel actuel est plus tourné vers la production : casque ouvert de qualité, enceintes de monitoring, vérifications sur divers supports. « Il faut tester le son sur ce que les gens utilisent. Y compris les téléviseurs ou les téléphones. »
Éric note : « Finalement, c’est plus fidèle de tester sur du matériel du quotidien. La HiFi, c’est aussi ça : adapter l’émotion à la réalité d’écoute. »
Scratcher : une discipline vivante
DJ, formateur, performeur… Fong Fong incarne cette génération d’artisans du son qui ont grandi sans YouTube, mais ont su transmettre. Il enseigne aujourd’hui le scratch, développe des projets avec le rappeur Roméo XR, compose et se produit sur scène.
« Je suis plus créateur qu’audiophile. Je passe plus de temps à faire de la musique qu’à en écouter. »
Il évoque avec passion son amour du rythme, du tempo trappé, de la musicalité. Il compose désormais des morceaux courts, pensés pour l’impact immédiat.
« Je préfère qu’on dise ‘j’en veux encore’ que ‘c’est trop long’. »
Il travaille aussi sur les réseaux. Publier, diffuser, créer des liens. « Aujourd’hui, si t’es pas visible, tu n’existes pas. » Mais il n’en perd pas pour autant son exigence artistique.
📘 Pour aller plus loin, découvrez notre comparatif : « Choisir et comparer les platines vinyles«
Conclusion : une musique incarnée
À travers cet échange, une évidence s’impose : chez DJ Fong Fong, le son n’est jamais désincarné. Chaque geste, chaque routine, chaque écoute s’inscrit dans une histoire vécue, transmise. Éric le résume avec justesse : « Il y a une sensibilité dans ta manière d’aborder la platine. On voit que tu l’as dans les doigts, mais aussi dans le cœur. »
Et Fong Fong de conclure, humblement : « Je suis peut-être un peu dans ma niche, mais j’y suis bien. »
Un artiste rare, pour qui le vinyle est tour à tour matière sonore, mémoire tactile et compagnon de route.
Bonus : le choix du cœur
« Si je devais repartir avec un setup ? Je dirais… la Yamaha MusicCast. Mais la Project est belle aussi. Et la Sonoro, très sobre. Difficile de choisir. »
🟠 Retrouvez DJ Fong Fong sur Instagram, YouTube et en tournée avec Roméo XR. Tous les produits testés dans ce podcast sont disponibles sur laboutiquederic.com
🎧 Écoutez l’épisode complet sur Spotify, Deezer, Apple Podcasts et toutes les plateformes de streaming.
Découvrez les morceaux du podcast
Ressentez en musique les réactions d’écoute de notre invité DJ Fong Fong sur sa sélection de morceaux sur les trois platines vinyles présentées Pro-Ject T1 EVO BT, Sonoro PLATINUM Automatic EAS et Yamaha MusicCast VINYL 500.
Écoutez en intégralité le deuxième épisode du Podcast d’Eric « Conversations musicales » sur Spotify, Deezer et Apple Music
Pour poursuivre votre lecture sur le même sujet, je vous propose :
- Comment écouter Apple Music sur une chaine HiFi, un lecteur réseau audio, un baladeur audiophile ou une enceinte connectée ?
- Offre Deezer HiFi : réduction de 50 % sur l’abonnement annuel. Comment profiter du meilleur de la plateforme de streaming sur votre smartphone et votre équipement HiFi ?
- Test du lecteur réseau HiFi, le nouveau NODE de Bluesound en version 2021
- Améliorer le rendu sonore de votre ordinateur avec le DAC audio USB – Audioengine D1
- Beezik, téléchargez de la musique gratuitement
Pas de commentaire à "Platine vinyle : trois solutions pour écouter sa collection de disques"